







Cette série repose sur un constat : la majorité des archives photographiques polynésiennes sont constituées d’images coloniales, capturées exclusivement par des colons européens. Sortir du cadre, ma première série et point de départ de l’ensemble de mon travail, propose des portraits d’étudiants polynésiens réalisés en studio à Toulouse. L’objectif de ce projet est de détourner les codes visuels de l’imagerie coloniale : studio, photos en sépia, poses rigides et froides, pour créer des pastiches. On y voit Ravahere fouillant dans son sac, Tuiva dont le pareo se défait, ou encore Poeiti qui s’ennuie sur son tabouret. Ces scènes révèlent des modèles qui bougent, vivent et ressentent. En parodiant ces images coloniales, le projet redonne une humanité aux sujets représentés et offre une réflexion sur le passé colonial de la France. Cela permet de mieux comprendre comment ces imaginaires ont imprégné plusieurs générations, tant en France que dans les territoires colonisés, et comment ils continuent à influencer notre société aujourd’hui, même sous des formes altérées.